Mystic Valley (2019)

Le corridor du Wakhan est situé à l’extrême Nord-Est de l’Afghanistan, dans la région montagneuse du Pamir. Une étroite bande de terre de 300 kilomètres de long sur 20 à 60 de large, coincée entre le Tadjikistan, la Chine et le Pakistan. 
Là-bas, les Afghans ne connaissent pas la guerre. « Les seuls Talibans que l’on voit sont à la télé », se plaisent à raconter les hommes qui expliquent que le corridor est trop pauvre pour faire l’objet de convoitises et que la ville d’Ishkashim, point d’entrée du Wakhan, est très bien protégée par l’armée.  

Surnommés les « Wakhis », les habitants de cette vallée vivent principalement de l’élevage et de l’agriculture malgré un climat très rude. L’hiver, la vie est immobilisée par des températures glaciales, tandis que l’été, certains villages sont en proie aux inondations à cause de la fonte des neiges. 

C’est notamment le cas de Sarhad e Broghil. 
Situé tout au bout du corridor à deux jours de voiture du premier hôpital, le village – perché à 3 400 mètres d’altitude – constitue le point de départ des principaux treks de la région. 

On y croise ainsi occasionnellement des sportifs ou photographes – venus par le biais du Tadjikistan – qui se mêlent aux quelques centaines d’habitants. 
Une vie coupée du monde, rythmée par les périodes de transhumance, les attaques de loups, les allers-retours à l’école de mars à novembre, les parties improvisées de Bouzkachi — sport national en Afghanistan – et la mortalité infantile. 

Une vallée isolée par la guerre, mais que certaines ONG se refusent pourtant d’abandonner. Parmi elles, l’Aga Khan Foundation, le Central Asia Institute et la Wildlife Conservation Society qui y ont conjointement lancé des programmes éducatifs et environnementaux. 
Dans la dizaine d’écoles récemment construites, les professeurs misent ainsi sur l’apprentissage de l’anglais et des nouvelles technologies pour favoriser le développement des enfants, tandis qu’à l’extérieur, les hommes apprennent les bases du bouturage et plantent des milliers d’arbres dans la caillasse. 

L’objectif ? Boiser l’ensemble du corridor du Wakhan dans l’espoir d’en faire une terre d’Eldorado.